L'ère nouvelle - Pensée dernière - Souvenirs de CalédonieL'ère nouvelle - Pensée dernière - Souvenirs de Calédonie
Pareil à la sève d'avril, le sang monte au renouveau séculaire dans le vieil arbre humain ( le vieil arbre de misère ).
Sous l'humus des erreurs qui tombent pour s'entasser pareilles à des feuilles mortes, voici les perce-neige et les jonquilles d'or, et le vieil arbre frissonne aux souffles printaniers.
Les fleurs rouges du joli bois sortent saignantes des branches ; les bourgeons gonflés éclatent : voici les feuilles et les fleurs nouvelles.
C'est une étape de la nature.
Cela deviendra les fourrés profonds où s'appelleront les nids, où mûriront les fruits ; et tout retournera au creuset de la vie universelle.
Ainsi souffle la brise matinière à la vermeille aurore du Monde nouveau.
Les religions et les États sont encore là, devant nos yeux, mais les cadavres n'ont-ils pas gardé l'apparence humaine quand on les ensevelit pour les confier à la terre ?
La pâleur, la rigidité des morts, l'odeur de la décomposition, n'indiquent-elles pas que tout est fini pour l'être qui a cessé de vivre ?
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